Kubix ? Loin d’être un inconnu dans le métier, évidemment. Un sideman essentiel, depuis une bonne décennie. Si vous vous renseignez discrètement auprès de différents piliers de la planète reggae en France, on vous le dira chaque fois sans hésitation : « C’est le meilleur ! » Au-dessus du lot. Par chance, il n’y prête aucune attention. Son sens du partage de la musique est cent fois supérieur à son ego – l’apanage des surdoués qui n’évoluent pas dans la même catégorie ? Et quand il arrive au pied levé pour faire un remplacement dans un groupe, tel un joker de luxe, ce n’est plus le même concert. Comme par enchantement, tout à coup, chacun de ses colistiers se sent tiré vers le haut. Le genre de gars qui n’a pas besoin d’être leader sur le papier pour le devenir dans les faits, sans s’imposer. Les Jamaïcains ne s’y sont pas trompés, eux qui lui font entièrement confiance pour monter des backing bands sur mesure et les diriger sur les scènes européennes, quand ils ne l’emploient pas en studio. Notre guitariste compte d’ailleurs à son palmarès en tant que musicien un Grammy Award remporté et une nomination.

Mais considérer Kubix à travers le seul prisme du reggae est bien trop réducteur, vous l’avez deviné. Contraire à la philosophie, à l’état d’esprit de ce musicien francilien qui a grandi entouré de guitaristes, dans sa famille comme dans sa discothèque : Hendrix, Kurt Cobain, Jimmy Page… Sur la planète musique qu’il parcourt, récréer des frontières relèverait du non-sens. Avant le Covid, on l’a beaucoup vu avec Kimberose dans un registre soul. Auparavant, il a aussi tourné avec la chanteuse algéro-canadienne Zaho. Ces dernières années, le planning était chargé, car les sollicitations de toutes parts affluaient. Mais notre quasi-quadragénaire a trouvé le temps de mettre au monde son propre bébé, Guitar Chant.

Sa démarche pour cet album personnel : « une approche jazzistique » sur une structure reggae (et quelle base !). Improviser autour d’un thème, raconter une histoire qui n’a pas besoin de mots pour capter votre attention. Appeler les amis pour qu’eux aussi contribuent à la narration avec leurs instruments respectifs, à l’exemple de la pianiste japonaise Aya Kato, qu’il qualifie « d’extraterrestre », et aux côtés de laquelle, à leur façon, il poursuit un dialogue initié par Monty Alexander et Ernest Ranglin, duo de référence du jazz jamaïcain. Faire groover l’ensemble, comme si Weather Report avait pris l’accent de Kingston. Et croisé Pink Floyd en chemin (Paris New York). La liste des invités ne manque pas de caractère, avec entre autres le très expérimenté souffleur français Guillaume « Stepper » Briard, idéal dans un rôle « sandbornien » des 80’s. On y croise aussi Clinton Fearon, Vin Gordon, Marcus ‘Groundation’ Urani, Manjul...

Kubix, de son vrai nom Xavier Bègue, a réalisé un fabuleux travail d’orfèvre musicien sur les onze morceaux de Guitar Chant. Le reflet de son degré d’exigence. Il y a tant de matière à écouter ! Mais n’allez pas croire que cette richesse est pesante, indigeste. Elle est au contraire pleine de subtilités, de strates différentes qui apportent toutes quelque chose à l’édifice, construit autour d’un tracklisting intelligent, qui sait varier les plaisirs, surprendre. Impressionner. Et surtout séduire.

Communiqué de presse par Bertrand Lavaine (RFI)
 

L’ALBUM morceau par morceau :
1-Deep Eyes : Un thème de guitare aux allures de standard de jazz, dans un écrin reggae. Aya Kato au piano et Kubix à la guitare pour un dialogue qui rappelle forcément Monty Alexander et Ernest Ranglin, l’une des références du Français.
2-Still Standing : Plongeon dans les racines du reggae au son des tambours traditionnels nyabinghi, avant de se faire happer par le couple basse/batterie tandis que le trombone de Vin Gordon (Bob Marley, Skatalites, Burning Spear etc) et le saxophone répondent à la guitare.
3-Sunday Children : Composé un dimanche après-midi, entouré des enfants de la famille, d’où cette fraîcheur et ce thème ouvert, initié par le saxophone dans un esprit jazzy, rejoint par les claviers de Marcus Urani (Groundation) puis la guitare de Kubix. Les solos s’enchaînent et finissent par laisser place à la batterie et la basse dans un dub majestueux.
4-Brand New Star : Le dernier morceau ayant vu le jour sur l’album. Une atmosphère aérienne, une invitation à la rêverie se dégagent de ce titre où se joint, en guest, la pianiste japonaise Aya Kato. On y retrouve les harmonies complexes du Jazz qui se marient avec le groove du Reggae, portés par la batterie et les percussions.
5-Paris/New York : Une guitare qui rappelle un certain George Benson ; des orgue et piano inspirés des 70’s enregistrés à Williamsburg, Brooklyn. Des influences empruntées à la soul et la black music, et surtout un morceau qui change au fil des minutes, surprend au dernier tiers avec une coda qui nous embarque dans un rock 70’s, au son d’une guitare survoltée que n’auraient pas renié les Floyd !
6-Sad and Salt : La mélancolie qui s’installe dès les premières notes du piano nous transporte vers Cuba et ses rues humides. Avec sa guitare classique, Kubix combine les inspirations cubaines et espagnoles, auxquelles répond le pinao d’Aya Kato.
7-Song for Abi : Voici un titre dédicacé à Abigaël, la fille de Kubix née en mars 2019. Fraîcheur, soleil et sourires sont aux rendez-vous dans ce morceau, mais la virtuosité du piano solo et de la guitare nous rappellent que même dans la légèreté la musicalité est reine. On pourra également prêter l’oreille au batteur, Simon Roger (Marcia Griffiths, Ijahman Levi etc), qui fait chanter sa caisse claire.
8-Mix Up : Hommage aux Gladiators, l’un des groupes phares de Jamaïque, à travers la reprise d’un de leurs tubes. La guitare vient se substituer à la voix, jouant avec les mélodies originales. Membre original du groupe, Clinton Fearon est venu faire résonner sa basse sur cette version.
9-Grow old by your side : Composé pour sa femme, Mirna, ce titre nous livre un savant mélange de World music, Reggae et Jazz. Le saxophone soprano de Matthieu Bost (Bost & Bim, Havana meets Kingston,…) est mis à l’honneur, il répond à la guitare aux influences caribéennes. La batterie nous délivre également un solo enflammé, soutenu par la basse et les percussions.
10-The Walk : C’est le pas lourd de l’éléphant que l’on entend sur ce Dub instrumental, la puissante base rythmique avance telle un rouleau compresseur tandis que les cuivres s’invitent à l’occasion de thèmes majestueux. Les effets de delay et reverb créent l’atmosphère typique du Dub de King Tubby ou même de Scientist, et les interventions de la guitare ou encore de la trompette viennent agrémenter le tout.
11-Altitude : Conclusion du voyage musical avec ce morceau composé de deux parties, toutes deux liées par la même inspiration : un hommage à la pop culture des seventies (The Beatles, Jimi Hendrix etc), influence importante de Kubix. C’est d’abord une guitare dans le style de David Gilmour qui mène la danse, avant que dans la seconde partie, longue et méditative, Kubix joue du sitar indien et que les guitares inversées nous transportent dans une expérience musicale psychédélique.

 

KUBIX - Guitar Chant 



1.Deep Eyes
2.Still Standing
3.Sunday Children
4.Brand New Star
5.Paris / New York
6.Sad & Salt
7.Song For Abi
8.Mix Up
9.Grow Old By Your Side
10.The Walk
11.Altitude


Musiciens intervenant sur l’album « Guitar Chant » :
Claviers : Aya Kato, – Marcus ‘Groundation’ Urani – Jimmy Zaccardelli – Daniel Adélaïde – Fayce
Basse : Clinton Fearon – Thomas Cirade – Aboubass – Koxx – Manudigital – Don Chandler– Roops – Valess
Batterie : Simon ‘Saymon’ Roger
Cuivres : Vin Gordon – Guillaume ‘Stepper’ Briard – Eric ‘Rico’ Gaultier – Matthieu Bost – Zacharie Ksyk
Percussions : Nicolas ‘Nicodrum’ Belouet – Manjul

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 Kubix - Deep Eyes [Official Video]


Kubix - Still Standing [Official Video]