Toujours à l’aise comme personne sur cette ambiance de raggadub, Soom T se lance cependant en solo avec bien plus que tout cela dans Free As A Bird : de grosses influences soul, pop, parfois dance, viennent donner forme à ce projet dont on tire une richesse musicale immense. Parfaite alliance entre la touche dub qui reste inhérente aux morceaux de Soom T, la modernité et la finition d’une pop ravageuse et la saveur délicieusement rétro d’une soul parfaitement assimilée et maîtrisée. Toujours aussi franche et engagée (le titre Politic Man faisant office de piqûre de rappel), la chanteuse propose en plus une richesse musicale étendue qui accentue son implication sur la scène montante de cette pop/soul urbaine. 

Plongeant parfois en enivrantes vagues de douceur, sur End of The Road ou Black Butterfly, Soom T redresse parfois le timbre et le flow avec une facilité et une cohérence doublée d’une assurance déconcertante, dans une danse sans fin autour des solides beats de l’album. Son flow rythmé et aigüe se fond dans la profondeur des prods, sans jamais s’essouffler – mention particulière au track Hard Time, véritable démonstration de ce dont elle est capable vocalement, entre son timbre de voix si particulier et la rapidité de sa diction – et offre un résultat aussi plânant et entraînant qu’on l’attend d’un projet de Soom T. A la hauteur de nos espérances, en cependant plus coloré et plus riche encore, et avec une dimension pop/dance très bien amené, ne dénaturant en rien le fondement de l’album, quoique le côté édulcoré du dance se ressente à mon goût trop dans le single Broken Robots, qui n’est qu’un amuse-gueule loin de représenter la qualité et l’étendue de l’album.

Des premières notes de City Zoo jusqu’à l’explosion lyricale et rythmique dans Hard Time, l’album se surpasse à chaque titre en mélodies enivrantes et en rythmes irrépressibles, avant de trouver une respiration lors du bouquet final, le titre éponyme Free As A Bird, qui conclut le projet dans une douce chaleur rétro, aux accents de reggae. Soom T prend son envol, et nous envoie de là-haut les couleurs et les tonalités magiques de son premier album solo. Les nuages ont quitté ma fenêtre lorsque je l’ai écouté.

By Hugo Rivière


 

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