Engagé, militant, criant de vérité et de simplicité. Le dernier album du groupe Jah Gaïa est d’une humanité incroyable. Toujours porté sur des prods d’une grande qualité grâce à un superbe travail des musiciens (Thomas Chignier à la batterie, Antoine Vigne aux percussions, Quentin Martinod à la basse, et Matthieu Coquard aux claviers), les voix de Christophe Reyes, Nicolas « Deuf » Defay et Jean-Baptiste « Natty » Bertrand font raisonner leur message de paix tout l’album durant, nous offrant soixante minutes de reggae dont on ne se lasse pas, grâce également à certains morceaux nettement plus originaux dans le style (Music Academy, à mi chemin entre le ragga et le dancehall, élargit encore les horizons musicaux de cet album).

Les thèmes les plus largement abordés n’ont rien d’extraordinaires : le groupe parle de sujets essentiels et d’actualité, n’hésitant pas à dédier une chanson entière aux conditions des travailleurs, Seconde Classe, ou à crier leur convictions concernant la politique mondiale et les pays en difficulté, notamment la Palestine ou Haïti, dans le track phare de l’album, Libre, un morceau dont la volonté de faire prendre conscience à ceux qui écoutent de la chance qu’ils ont en relativisant par rapport aux problèmes plus graves que peuvent connaître tant de gens, leitmotiv qui n’est pas sans rappeler la collaboration entre Blacko et Soprano sur Imagine-toi : une piqûre de rappel qui fait du bien.

Entre de beaux morceaux portant à la réflexion et à la prise de recul sur nos vies, comme Choisis les mots et Plus rien ne m’étonne, on sent dans tout l’album l’empreinte d’un profond désir de poursuivre leur combat en tant que rastas, qu’hommes de paix et que musiciens, pour autant qu’on puisse faire une différence entre ces trois mots quand il s’agit de reggae.

Au niveau des collaborations, le groupe s’est offert l’aide de Komlan, Bouchkour et Meta Dia, et on également collaborés avec leurs collègues stéphanois de Dub Inc, sur le morceau Words Sound and Power. Des mélodies travaillées, un album qui laisse souvent s’exprimer les instruments et dont les humbles messages de paix et les chants de révolte s’entrelacent à merveille. Jah Gaïa ne cherche pas à innover, mais à faire tout simplement du reggae, pour lui et pour les autres, et il y arrive parfaitement : « le partage retrouve un nouveau visage » et le reggae francophone retrouve cinq émissaires solides.

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