L'album nous accueille directement sur du gros son. Une collaboration avec Rise & Shine Band qui nous balance une belle attaque de batterie, un bon groove bien appuyé et des cuivres efficaces. « Je cherche » (1) est un appel à nous pencher sur les conflits d'intérêts dans le monde. Du très bon reggae français. On a hâte de découvrir la suite, c'est bon, ça !

Et on n'est pas déçu. Après une intro inna UK dubstyle, un break nous prépare à la claque Dancehall/Nu-Roots de Max Livio et Esy Kennenga qu'on va prendre en pleine esgourde.
Attention, ça envoie. Manu Digital a fait un combo sur cette instru sur laquelle les origines West Indies des deux singers se surpassent. C'est pas pour rien qu'elle s'appelle « Impose ton style » (2)


Attention, les surprises se succèdent. On va découvrir la puissance de l'émotion dont est capable de le laisser transparaître la voix atypique et chaude de Max Livio. « Petite fleur » (3) est tombée dans le piège du star system, passant des paillettes au désespoir de l'âme par les remèdes toxiques dont elle ne se relèvera pas. Le mot est juste, le mot est vrai comme l'est instru. L'intro est douce et profonde comme l'est l'intonation de la voix. Jolie production de Kubix, guitariste surdoué de renom dont on ne peut que louer les qualités..

Un de mes coups de coeurs sera sans doute « Route des hommes » (4).


Une belle intro aux cuivres appuyés sur une heureuse ligne de basse. Une minute d'explosion musicale, suivie d'un break Nyabinghi aux accents world music. L'appel au respect est lancé ensuite aux présidents dictateurs. Les percussions omniprésentes soulignent et appuient les mots Corruption-manipulation-exploitation-division-extermination. C'est une délicieuse combinaison clavier-saxophone qui vont magnifiquement conclure ce cri d'espoir pour un message de paix.

C'est tout naturellement qu'on va glisser sur « les bancs de l'école » (5). Un choeur de voix enfantines, un fond de cour de récréation d'école pour accompagner une ôde à l'enfance, à l'insouciance, à l'innocence. C'est joyeux, c'est touchant, c'est beau.

Tiens, Maxxo !  Sympa ! Une belle collaboration entre ces deux artiste sur « le combat des acharnés » (6) Mais je vous laisserai découvrir par vous-même. Je vous dis juste que cette production de Bost & Bim, ils ont été bien inspirés de la faire ensemble !

Hip-hop time.  « Wake up »(7) , comme son nom l'indique arrive pour nous réveiller et réveiller nos consciences. Un bon beat, une bonne basse habilement bien lourds. Un flow bien pesé pour Diafrix, un groupe Hip-Hop direct from Australia. Décidément, les invités sont de choix, et les alliances réussies. Ta tête va bouger toute seule.

Voici la love tune de l'album, « Mon soleil » (8)
Pourtant elle ne sombre pas dans la mièvrerie malgré la légèreté de sa mélodie et des paroles. C'est même plutôt sympa, on se balance, le sourire arrive rapidement sur les visages sur ce morceau qui sommes-toutes est plutôt agréable à écouter.

S'en suit un interlude « carribean » (9) acoustique, qui nous plonge immédiatement dans une ambiance boeuf familière et authentique. Et pour cause, il a été enregistré dans les coulisses du New Morning.
Et bim, « ramène-toi » (10) est un florilège, que dis-je, un panache de flows, de mots, de solos, de tempos sur lequel vont se dépasser Keram, Sool negga, Max Livio, Lord Bitum et Nordine du Sundyata. Ça claque, ça jam, ça riff à l'harmonica, ça balance, ça fuse, ça motive. Belle réussite pour ce titre produit par TN'T

Paye ta transition et ton éventail d'inspirations. Du swing, de la soul, sur un thème frenchy.
« Parisianiste » (11) c'est un clin d'oeil à la chanson parisienne  des années 30, de celle de Josephine Baker, Deborah Claise y est délicieuse, la réponse de Max Livio l'y est tout autant. C'est doux, c'est frais, autant que le sont l'habile clavier ou encore l'aérienne guitare.

L'album se clôture sur un profond cri du coeur.
Poignants sont les appels au secours, à la réflexion et au débat sur un thème d'espoir ou de de désespoir « Euthanasiez-moi » (13).
Poignant est le slam de Sadou Man sur « Mr le Dr »(12 ) qui introduit cette conclusion.
Poignante est la voix de Max Livio dans laquelle on pourrait presque percevoir le bord des sanglots.

Bref, un album rempli d'émotions, de musicalité, de grande variété, loin des clichés rastas habituels. Max Livio y livre un discours en accord avec l'actualité, que ce soit dans les petits bonheurs quotidiens que dans les travers et les difficultés de notre époque.

Et malgré ce joli cocktail d'influences, teinté d'une dominante, d'une dynamique musicale et d'une rythmique reggae Max Livio avoue pourtant humblement : « Je me sens loin de la Jamaïque. On ne peut pas leur enlever leur musique. Je la respecte énormément mais j'estime avoir un message qui est le mien, qui est le nôtre. Je ne m'autoproclame pas prophète. Je suis juste un type de plus qui chante »

Eh bien qu'il chante ! Pour notre plus grand plaisir, le plus souvent et le plus longtemps possible.
Parce que son album « Sur les bancs de l'école », c'est un plaisir à écouter dès le réveil pour se préparer à une bonne journée … et peut-être bien encore le soir en rentrant, parce que comme le dit Max Livio lui-même :
« La musique est une drogue et quand on y a goûté, il est difficile de s'en détacher »

-------------------------------------------------------------------Chronique by Lisou for PartyTime.fr

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